Qu’est ce que la Psychosynthèse ? Les fonctions psychologiques

Pour compléter l’ovoïde, la psychosynthèse propose un autre schéma : l’étoile des fonctions psychologiques. Ce diagramme rend compte de l’aspect incroyablement plastique et dynamique de la constitution bio-psycho-spirituelle de l’être humain.

🫱En ce qui concerne les fonctions psychiques, la psychosynthèse est très proche de la conception jungienne, mais elle en diffère précisément sur certains points.

Assagioli considère que l’admission de l’existence de l’intuition est un grand mérite de Jung, mais il estime également que les quatre fonctions fondamentales exposées dans la psychologie jungienne (sensation, sentiment, pensée, intuition) ne décrivent pas complètement la vie psychique.

Selon lui, la fonction imaginative, la fonction instinctive et la fonction volitive sont absentes.

🫱Pour représenter cette structure de la psyché, Assagioli propose le schéma suivant dans lequel chacun des six rayons indique « la structure biologique et les processus psychiques d’une seule fonction ». Les fonctions sensorielles, instinctives, émotionnelles, imaginatives, mentales et intuitives sont le couronnement de la volonté à laquelle la position centrale est attribuée, comme spécifique fonction du Je.

1. Fonction sensorielle (sensation)

L’information, un message reçu par les sens ; la perception sensorielle de la réalité extérieure, c’est-à-dire une partie des impressions provenant du monde extérieur. Les perceptions induisent des réactions émotionnelles qui altèrent souvent leur exactitude et même déforment l’objet perçu. En plus des informations provenant des cinq sens, le cerveau utilise des indicateurs supplémentaires tels que la chaleur, la douleur, l’équilibre, la tension musculaire et viscérale, le rythme cardiaque, la respiration, la digestion, etc. (état du corps).

2. Fonction instinctive (impulsions / désirs)

Tendance spontanée qui nous émeut ou tend à le faire ; les instincts sont des processus psychiques génétiquement héréditaires, ce sont des mémoires génétiques qui nous permettent de réagir aux événements sans apprentissages. Les impulsions et les désirs sont les ressorts de toute action humaine, leur énergie propulsive. D’origine et de nature, de valeurs et d’effets très différents, il existe souvent un contraste entre diverses impulsions, et entre celles-ci et la volonté, de sorte que l’impulsion doit être reconnue et examinée aussi objectivement que possible. Tous les hommes sont animés par des désirs de toutes sortes, de ceux liés aux plaisirs sexuels aux aspirations les plus idéalistes.

3. Fonction émotionnelle (émotions / sentiments).

On peut dire que les éléments émotionnels donnent de l‘énergie, de la vie. Les émotions font partie de ces mécanismes psychiques, presque automatiques, dont la nature a enrichi l’homme, pour détecter les menaces, les plaisirs ou les douleurs, en discriminant la qualité des événements. La série émotionnelle comprend : les passions, les émotions, les sentiments personnels, les sentiments esthétiques et moraux, les sentiments universels.

4. Fonction mentale (pensée)

Capacité à raisonner, à focaliser l’attention de l’esprit. Grâce à ses fonctions mentales, l’homme traite les connaissances, réfléchit sur les événements et leur donne un sens. Assagioli définit la fonction mentale comme un instrument de recherche et d’expression, un organe de connaissance pour le monde extérieur et intérieur, doté d’une double nature, l’une concrète (pensée logique) et l’autre abstraite (pensée analogique), un pont entre la matière et l’absence de matière, entre le visible et l’invisible. Moins commune et moins développée qu’on ne le pense. Les émotions, les désirs et l’imagination ont tendance à la détourner tout le temps. Lorsqu’elle est dirigée par la volonté et animée par le sentiment, la fonction de pensée est créative.

5. Fonction imaginative (imagination)

Grâce à cette fonction, nous pouvons faire apparaître de manière très vivante les objets et les perceptions absents dans l’esprit. L’imagination permet l’évocation et la création d’images visuelles, mais aussi auditives, olfactives, tactiles, gustatives, etc. Cette fonction permet de concevoir des comportements, de préparer des modèles pilotes pour l’action et de permettre les vivre et de les agir avant, combine les souvenirs pour créer la nouveauté, favorise le développement personnel, complète les détails d’un événement et produit des symboles. L’imagination créatrice – fondée sur la loi psychologique pour laquelle chaque image contient un élément moteur qui tend à se traduire en action – a une grande importance, encore insuffisamment reconnue et utilisée.

6. Fonction intuitive (intuition)

Étymologiquement, le terme de vision signifie « voir dedans ». Dans sa forme la plus élevée, elle peut être considérée comme une compréhension supra-rationnelle de la réalité. Il n’opère pas de la partie au tout comme le fait l’esprit analytique, mais perçoit directement une totalité dans son essence. La fonction intuitive facilite l’afflux dans la conscience de contenus provenant de l’inconscient supérieur ou du Soi. Un processus cognitif complet implique la compréhension intelligente de l’intuition, son interprétation et son inclusion dans le champ des connaissances préexistantes.

7. fonction volitive (volonté)

Les six fonctions agissent comme une couronne à la volonté à laquelle la position centrale est attribuée comme une fonction spécifique et privilégiée du Je. Par la fonction volitive, l’ego dirige, équilibre et régule toutes les autres fonctions. La volonté ne réalise pas directement des actions, mais les coordonne en harmonisant les sensations, les émotions, les impulsions, les pensées, les images et les intuitions vers le but prédéterminé. Il est important de comprendre ce point : en psychosynthèse, la volonté est comprise comme une fonction régulatrice indépendante des autres éléments psychiques, à tel point qu’elle est définie comme une méta-fonction.

8. Le Je ou le soi personnel

Le je o soi personnel est le centre d’ auto-conscience, le sujet, celui qui est conscient de ce qui se passe à l’intérieur et à l’extérieur. C’est l’observateur qui observe le déroulement des événements. L’utilisation autorégulée et finalisée des fonctions n’est possible que dans la mesure où le je a conquis un espace de liberté par rapport à la tendance à s’identifier aux contenus du champ de la conscience, et est devenu « maître » de la qualité qui lui appartient le plus, la volonté.

🫱Pour la psychosynthèse, la conscience de soi et la volonté sont les deux faces d’une même pièce. On pourrait dire que, dans l’idéal, la conscience de soi représente le moment statique de l’être, tandis que la volonté en est l’aspect dynamique : le je est à la fois un observateur de la multiplicité psychique dans laquelle il se trouve immergé et un acteur capable d’agir sur elle. Évidemment, dans la réalité de l’expérience, ces deux moments ne sont pas détachés l’un de l’autre. L’expérience de soi et celle de la volonté vont de pair. Lorsque le je, enfin libéré des identifications inconscientes, s’exprime dans le monde, il le fait par la volonté. On pourrait dire que « l’expérience centrale de la volonté est de sentir en soi cette unité entre le je et la volonté, de sentir que l’on est un je qui veut.

🫱Comme nous le voyons dans le diagramme ci-dessus, chez l’adulte idéal, toutes les fonctions psychologiques sont suffisamment développées. « L’homme stellaire », en effet, connaît et intervient sur un événement avec la sensorialité qui le perçoit, avec l’affectivité qui l’empathie, avec la pensée qui le contacte, avec l’imagination qui le vit et avec l’intuition qui ressent l’essence qui l’anime.

Mais il convient de souligner que si, en théorie, on peut émettre l’hypothèse d’un développement harmonieux et égal des fonctions, en pratique, il ne peut être atteint que par approximation. Les zones des rayons de l’étoile sont représentées dans le graphique de façon équilibrée et identique les unes aux autres afin de souligner que les fonctions sont analogues dans leur signification et leur importance qualitative et quantitative, mais que chacun se trouve, en réalité, à gérer des fonctions non harmoniques.

🫱En fait, chaque personne a un développement personnel de l’étoile qui découle à la fois de l’âge, de facteurs génétiques, de facteurs environnementaux, de la typologie personnelle et de la situation existentielle d’un moment donné. L’étoile doit donc être considérée comme personnalisée.

Sources :

  • Franco Salvini, formateur à l’Institut Français de Psychosynthèse
  • Petra Guggisberg Nocelli La voie de la psychosynthèse.2020. Première édition italienne L’Uomo edizioni 2011
  • https://www.temperance.fr/142313.html
  • BRES Micheline, PELLERIN Monique, La psychosynthèse, PUF « Que sais-je », 1994

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