Devant la question « qui suis-je », nous n’avons pas une réponse facile à donner.
🔎 𝐍𝐨𝐮𝐬 𝐧𝐨𝐮𝐬 𝐢𝐝𝐞𝐧𝐭𝐢𝐟𝐢𝐨𝐧𝐬, sans nous en rendre compte, à chaque instant, à un seul aspect de nous-même, à une sensation, un sentiment, une pensée, lié à une tâche, un projet, un travail, une relation.
Nous nous identifions à une passion ou une douleur, une activité, une tâche sociale ou professionnelle, en étant incapable de nous mettre en relation avec les autres parties de nous.
♻️ 𝐍𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐜𝐨𝐧𝐬𝐜𝐢𝐞𝐧𝐜𝐞 𝐜𝐡𝐚𝐧𝐠𝐞 𝐞𝐧 𝐟𝐨𝐧𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞 𝐜𝐞 𝐪𝐮𝐞 𝐧𝐨𝐮𝐬 𝐯𝐢𝐯𝐨𝐧𝐬.
🟢 Il existe un 𝐂𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐮𝐧𝐢𝐟𝐢𝐜𝐚𝐭𝐞𝐮𝐫, le « Je », qui est relié à l'essence profonde de notre être : le Soi. Ce centre est capable de diriger et d'harmoniser les divers aspects changeants de notre personnalité.
1. Prendre conscience de notre identification aux multiples facettes de notre personnalité
👉 Chaque jour, à chaque instant, nous nous 𝐢𝐝𝐞𝐧𝐭𝐢𝐟𝐢𝐨𝐧𝐬 à un aspect de nous-même sans nous en rendre compte : une sensation, un sentiment, une pensée, une tâche, un projet, un travail ou une relation. Nous nous employons en permanence à être occupés à quelque chose.
Devant la question « qui suis-je ? », nous n’avons pas une réponse facile à donner : nous avons 𝐭𝐞𝐥𝐥𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐝’𝐚𝐬𝐩𝐞𝐜𝐭𝐬 𝐝𝐞 𝐧𝐨𝐮𝐬-même qui nous caractérisent que nous avons tendance à nous définir à un moment donné par un seul de ces aspects, en étant incapable de nous mettre en relation avec les autres aspects en même temps.
♻️ Notre personnalité est composée d’une multitude d’aspects (ou subpersonnalités) et 𝐧𝐨𝐮𝐬 𝐩𝐚𝐬𝐬𝐨𝐧𝐬 très facilement 𝐝’𝐮𝐧 𝐞́𝐭𝐚𝐭 𝐚̀ 𝐥’𝐚𝐮𝐭𝐫𝐞.
2. Différencier le moi phénoménologique de qui je suis au plus profond : le Je, reflet du Soi
🔎 Le 𝐦𝐨𝐢 𝐩𝐡𝐞́𝐧𝐨𝐦𝐞́𝐧ologique correspond à tous les 𝐞́𝐭𝐚𝐭𝐬 𝐜𝐡𝐚𝐧𝐠𝐞𝐚𝐧𝐭𝐬 𝐝𝐞 𝐜𝐨𝐧𝐬𝐜𝐢𝐞𝐧𝐜𝐞, c’est-à-dire à nos différentes subpersonnalités dont nous ne sommes pas totalement conscients. Nous agissons généralement sous l’emprise de ces identifications. Ce moi phénoménologique est donc la manifestation de nos identifications dans la vie courante.
Le Je est la prise de conscience de tous ces phénomènes, de toutes ces subpersonnalités. Il est une expansion de la conscience qui ne se fait pas quand nous agissons guidé par l’énergie du moi phénoménologique.
Le Je est le 𝐫𝐞𝐟𝐥𝐞𝐭 𝐝𝐮 Soi, le Soi étant le principe actif permanent, véritable essence de notre être.
Les identifications aux sensations, aux émotions, aux fonctions que nous remplissons sont innombrables.
Si, par exemple, un sentiment de tristesse vient occuper notre conscience, nous disons : « je suis triste ». Si une sensation de fatigue l'occupe, nous nous exclamons : « je suis fatigué-e ».
💡 « Nous nous 𝐢𝐝𝐞𝐧𝐭𝐢𝐟𝐢𝐨𝐧𝐬 à des caractères moraux, intellectuels et sociaux qui ne reflètent que des 𝐚𝐬𝐩𝐞𝐜𝐭𝐬 𝐩𝐚𝐫𝐭𝐢𝐞𝐥𝐬 𝐝𝐞 𝐧𝐨𝐮𝐬-𝐦𝐞̂𝐦𝐞𝐬 »
3. Prendre conscience du « Je », centre unificateur
Toutefois nous avons la 𝐩𝐞𝐫𝐜𝐞𝐩𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝'𝐞̂𝐭𝐫𝐞 𝐜𝐨𝐧𝐬𝐭𝐚𝐦𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐥𝐚 𝐦𝐞̂𝐦𝐞 𝐩𝐞𝐫𝐬𝐨𝐧𝐧𝐞.
Nous avons la 𝐜𝐨𝐧𝐬𝐜𝐢𝐞𝐧𝐜𝐞 𝐝’𝐮𝐧 𝐩𝐫𝐢𝐧𝐜𝐢𝐩𝐞 𝐮𝐧𝐢𝐟𝐢𝐜𝐚𝐭𝐞𝐮𝐫.
Avec tant de manifestations de notre personnalité en même temps, nous pourrions nous perdre. Nous pourrions vivre dans la confusion et nous sentir déstabilisé s’il n’y avait pas ce principe unificateur qui fait qu’une personne est équilibrée et n’est pas malade mentalement.
🔎 Ce principe qui nous 𝐦𝐚𝐢𝐧𝐭𝐢𝐞𝐧𝐭 𝐞𝐧 𝐞́𝐪𝐮𝐢𝐥𝐢𝐛𝐫𝐞 a la capacité d’observer et de choisir à quoi s’identifier, c’est 𝐧𝐨𝐭𝐫𝐞 « 𝐉𝐞 », 𝐜𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐝𝐞 𝐜𝐨𝐧𝐬𝐜𝐢𝐞𝐧𝐜𝐞.
Combien de fois chacun de nous utilise-t-il ce petit mot « Je » chaque jour ; nous l'utilisons sans hésitation, sans réfléchir, comme si sa signification était bien connue.
Tout le monde sait que ce petit mot est le nominatif singulier du pronom à la première personne. Mais si on ajoute un petit article, « le » Je, on change le pronom en nom et nous nous l’approprions pleinement.
Autrement dit, si nous considérons le « Je » non plus comme une « partie du discours » mais comme le 𝐬𝐲𝐦𝐛𝐨𝐥𝐞 𝐝'𝐮𝐧𝐞 𝐫𝐞́𝐚𝐥𝐢𝐭𝐞́, les choses changent beaucoup !
Devenir conscient de ce principe unificateur, en prenant la position de « 𝐥’𝐨𝐛𝐬𝐞𝐫𝐯𝐚𝐭𝐞𝐮𝐫 », nous aide à mieux vivre, mieux agir et surtout à vivre avec un fort sentiment de 𝐩𝐫𝐞́𝐬𝐞𝐧𝐜𝐞, de 𝐥𝐢𝐛𝐞𝐫𝐭𝐞́, de 𝐜𝐫𝐞́𝐚𝐭𝐢𝐯𝐢𝐭𝐞́.
🌞 Mettre en pratique l’attitude de l’observateur, c’est poser les bases pour un 𝐦𝐞𝐢𝐥𝐥𝐞𝐮𝐫 𝐛𝐢𝐞𝐧-𝐞̂𝐭𝐫𝐞.
4. La désidentification
La psychosynthèse apprend à prendre de la distance avec ces différentes facettes, ces différentes subpersonnalités que nous vivons à chaque instant.
En prenant la position de l’observateur dans notre vie, nous prenons conscience progressivement des différentes facettes de notre personnalité et apprenons, en nous en distanciant, à décider de l’attitude que nous souhaitons vivre et à être de plus en plus en accord avec nous-même, c’est-à-dire avec notre être profond. Nous décidons, nous devenons les propres acteurs de notre vie.
Être observateur ne signifie pas ne pas vivre nos sensations, nos émotions, nos sentiments et nos pensées. Être observateur de soi-même signifie devenir maître de soi-même, décider selon nos valeurs, avoir toujours ce « pas de côté » permettant d’exprimer le plus justement possible qui nous sommes réellement.
Il est alors important de bien choisir les mots que nous utilisons pour nous-même, que nous pensons de nous-même.
La désidentification change la formulation. Au lieu de dire « je suis fatigué-e », je dis « j’ai un coup de fatigue ». Au lieu de dire « je suis triste », je dis « je ressens beaucoup de tristesse ».
Mais la désidentification s’applique également aux moments de joie ! Je ne me dis pas « je suis heureux-se », je préfère « je ressens une immense joie ». A chacun de trouver son propre vocabulaire.
5. Exercice du « centre et périphérie »
Debout, fermez les yeux et prenez contact avec votre respiration.
Imaginez un cercle et son centre sur le sol devant vous.
Imaginez que dans le centre, il y a les qualités de votre être profond, comme l’ouverture, l’amour, le courage, la joie, la liberté, tout ce qui représente le meilleur de vous, complètement réalisé et qu’à la périphérie se trouvent les différents états que vous vivez au quotidien : un rôle, un sentiment, une situation…
Avant tout, prenez le temps de visualiser le centre avec sa qualité.
Quand vous avez une image, une sensation de ce centre, vous vous déplacez très lentement à son intérieur et vous prenez l’attitude physique, mentale et spirituelle du centre, comme une sculpture.
Restez-là et respirez la qualité du centre, devenez le centre. Sans perdre la qualité du centre, vous regardez un aspect de vous, de votre vie quotidienne sur la périphérie : une situation, un sentiment, une difficulté…
Observez votre personnage à la périphérie et reconnaissez ses traits physiques, son état mental, l’état dans lequel il se trouve. La qualité du centre vous aide à bien identifier les besoins de votre personnage.
Vous décidez de sortir du centre et d’aller vers ce personnage en prenant toutes ses caractéristiques physiques et psychologiques pour mieux le vivre et le sentir.
Quand vous avez la perception d’avoir vécu et ressenti ce que le personnage vit, doucement vous revenez au centre en reprenant la qualité du centre.
Après, vous pouvez regarder votre personnage à partir du centre pour voir si quelque chose a changé en lui.
Sources
- Extraits de textes de Franco Salvini, formateur Institut Français de Psychosynthèse fr
- Assagioli Roberto, Psicosintesi, Per l’armonia della vita, Astrolabio, Rome 1993